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17/09/2011

Delenda est Goldman Sachs !

Laissez une quelconque personne prééminente s'exprimer sans critique ni contrainte, et vous aurez rapidement un bouffon racontant d'immenses fadaises. Nous avions déjà été frappés de la consistance avec laquelle l'EIA (paix à ses cendres) racontait chaque année comment la consommation (et donc la production) mondiale de pétrole allait atteindre 100, puis 110, puis 120 millions de barils par jour : cette agence, intergouvernementale, n'est pourtant pas censée raconter des absurdités ?

Je ne cite même pas nos admirables hommes (et femmes) politiques, pour qui raconter des choses incroyables fait office de credo ; le fait est que nous continuons de les écouter.

Les cabinets d'experts sont devenus l'engeance la plus grave du 21e siècle ; je pense qu'ils ne vont pas tarder à nous vendre des indulgences, certifiées efficaces, lire néanmoins les termes et conditions. Goldman Sachs avait déjà contribué à la crise des céréales chères, avec la création de son fameux "contango-only" index (GSCI). Goldman Sachs a été accusé d'avoir contribué à déguiser les comptes de la Grèce - et donc à la crise de la dette grecque actuelle. Il me semble que cela suffirait à ce qu'on ferme cette charmante société ; après tout, Arthur Andersen a bien disparu corps et biens à l'issue du scandale Enron

Il faut bien voir que les dégâts causés par ces "conseillers" deviennent considérables : dans le seul cas Enron, ce sont des centaines de milliers de salariés qui ont perdu leur emploi, ou leur retraite, ou les deux. L'impact est du même ordre pour la crise grecque.

On en revient à la gouvernance, la cybernétique : il faut une direction au bateau, il y a un gouvernail. Le gouvernail doit être actionné par quelqu'un qui sait, il y a un barreur. Si le barreur se trompe, il lui faut un conseiller pour le remettre dans le droit chemin. Et si le conseiller se trompe ? Ce point n'est pas seulement du ressort de la science politique ou sociale, il intervient dans le domaine informatique : on ne sait toujours pas comment empêcher un programme de tourner en rond (de "planter") de façon sûre. Il serait temps que nos champions en la matière réfléchissent vraiment au sujet, au lieu de s'attacher aux dollars facilement glanés en apps ridicules.

La dernière trouvaille de Goldman Sachs ? Les USA seront à nouveau le premier producteur mondial de pétrole en 2017. 

Il faut fermer Goldman Sachs.

16:04 Publié dans Economie, Energies fossiles, Futur, Pétrole, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook |

26/02/2011

2011 : Répétition pour un exercice de démocratie

tunisie-afp-manifestation-14-janvier-10382139hjlhz_1713.jpgLes événements récents en Tunisie, en Egypte, en Libye, en Algérie, à Bahrein sont interprétés par nos medias comme une aspiration à plus de démocratie. C'est joli, mais à mon sens assez faux : dans tous ces pays, la jeunesse, qui y constitue fréquemment la moitié de la population, en a assez de ne pas trouver de travail, et souvent même de ne pas trouver à manger. Dans le même temps, cette jeunesse voit une oligarchie regorger de richesse sans la moindre préoccupation pour les difficultés grandissantes de son propre peuple. De là à invoquer Tocqueville, il me semble qu'il y a un pas que seuls des pays replets et confits dans leurs certitudes surannées peuvent franchir. (Note comique : Tocqueville n'avait rien contre le colonialisme)

terredislam-gaddafi-gaddafi.jpgNous l'avons déjà dit dans ces colonnes, l'Europe est terrorisée par son passé récent, par la formidable capacité qu'elle a eue à se détruire elle-même au nom des pulsions les plus sordides de l'être humain. Nous constatons aujourd'hui une nouvelle myopie volontaire : tous ces états, anciennes colonies de pays européens, étaient jusqu'à maintenant entretenus dans une faiblesse politique délibérée par la diplomatie occidentale ; cette faiblesse politique entraînait le maintien au pouvoir de dirigeants incompétents, qui croyaient bien plus en leur intérêt qu'en celui de leur peuple. Il est vrai que lorsqu'on connaît la vie politique du dernier Shah d'Iran, on peut les comprendre. Cette faiblesse politique a ainsi entraîné une faiblesse économique, et finalement une situation sociale intenable. L'Occident, et particulièrement l'Europe, refuse d'admettre (publiquement) qu'il est responsable de cet état de choses, qu'il entretient savamment depuis les années 1960, grande époque de la "décolonisation". Aussi est-il bien plus facile de prétendre que ces peuples ont une aspiration à la démocratie. Et nos penseurs politiques habituels, où sont-ils ? Les Attali, BHL et consort, les avons-nous vus aux avant-gardes des manifs, chemise ouverte, poitrine tournée vers les balles ? Kouchner peut-être ?

Ce n'est pas tout : nous prétendons aussi que dans tous ces pays, le potentiel de l'Islamisme est grand, et que nous devrions nous méfier, nous inquiéter, que sais-je, agir ? En réalité l'Islamisme que nous avons connu à la fin du 20e siècle n'est rien moins qu'une volonté locale de secouer ce fameux joug, en invoquant auprès de son peuple des croyances plus fortes que le téléphone portable ou 50 chaînes pour tous. Des chaînes, tiens... L'Islamisme a dans ce domaine, il faut bien l'admettre, échoué, comme le montre l'état pitoyable de l'Iran aujourd'hui. Voici donc un deuxième rideau défensif, la rue assistée par téléphone portable - la "flash rue". Ces révolutions vont-elles mener directement à une démocratie ? Rien n'est moins sûr, et les Français le savent bien, qui ont subi des décennies de terreur, de guerre et de despotisme à l'issue de leur plus grande révolution populaire.

rafale.jpgCe billet ne serait pas complet sans une petite perfidie - et un rien de pétrole. Le baril a joué au yo-yo ces dernières semaines parce qu'un producteur de taille moyenne, la Libye, a interrompu ses livraisons - alors que le pétrole reste abondant. Et si c'était l'Arabie Saoudite ? Si c'était le Royaume Wahabite qui faisait les frais d'une révolution, non plus islamique comme celle qui fut réprimée dans le sang en 1980, mais populaire et d'envergure ? Cela vous paraît incroyable ?

Si cela devait se produire, l'unanimité dans les pays occidentaux serait instantanée, il ne s'agirait sûrement pas d'une révolte populaire mais bien des Forces du Mal (majuscules importantes), la résolution commune à l'ONU serait prise en dix minutes, et l'envoi des troupes sur place ne prendrait pas dix jours. Même le Charles de Gaulle, avec ou sans hélice, serait du voyage, et nous verrions la réalité de "l'aspiration à la démocratie" réglée par nos Rafale. Quelque chose me dit que la Chine elle-même serait bienvenue à participer - et qu'elle le ferait.

 

11:32 Publié dans Futur, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook |

11/12/2010

Wikipedia, c'est nul, mais...

Wikipedia, c'est parfait pour trouver la date de la construction de l'abbaye du Mont-Saint-Michel (et encore), mais dès qu'on souhaite y trouver des présentations claires sur des sujets scientifiques ou professionnnels, c'est le désastre. Si en plus le sujet est quelque peu polémique ou stratégique, comme le réchauffement climatique ou les dangers du nucléaire, on est confronté à l'action permanente des lobbies qui truffent ces pages de désinformation.RPARTI~1.PNG

Vous allez me dire : "Wikipedia est la photo instantanée du savoir populaire ; elle révèle les qualités et les défauts de la masse ; elle n'a pas vocation à servir de handbook" (non, il n'y a pas de page "handbook" non plus : la Masse n'aura jamais le plaisir de s'y frotter).

Je suis tenté de répondre qu'elle fait pire : elle met en évidence nos défauts les plus criards, quand à nos qualités... Que dire des dizaines de pages consacrées à la finance mondiale, alors que la page sur la Faim dans le Monde n'existe pas ? Dois-je conclure de cette étude sociologique éclair que les valeurs qui ont fait la puissance de l'humanité se sont fait la malle ? Que les rêves de collaboration planétaire auto-organisée sont totalement bidon ?

Vous me permettrez d'être un vilain optiWikipedia_Michelangelo.jpgmiste : je crois que Wikipedia peut être mieux que ça. Pour preuve (la modestie n'est pas mon fort), les trois malheureux articles que j'ai rédigés dans le plus grand secret pour éviter qu'ils soient défigurés par les fâcheux, pervertis par les lobbies, ridiculisés par les coucou-lol capables d'ajouter 5 fautes d'orthographe en une ligne. En dépit de cette sécurité, chacun de ces articles parvient en première position de la recherche Google : cela ne vaut-il pas un peu de travail ?

Alors croyez-moi, faites un cadeau à l'humanité, écrivez un bon article pour Wikipedia.

 

 

 

 

07:17 Publié dans Ethologie humaine appliquée, Futur, Humour | Lien permanent | Commentaires (4) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook |