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19/08/2011

Comme un flot de glace

Pendant que les dirigeants occidentaux continuent de détruire l'économie de leurs pays (mais sans verser une goutte de sang, quel progrès), les satellites travaillent. Un satellite est un défi intellectuel à deux étages.

Au premier étage, il y a la création du satellite : compte tenu de la constante de temps caractéristique de sa genèse, on est contraint de le concevoir bien des années avant qu'il soit accepté, budgeté et payé ; mais aussi bien des années avant que les outils et matériaux qui le constitueront soient disponibles, parfois même inventés. Selon les situations, on n'hésite donc pas à prévoir large, ou au contraire à prendre des précautions extrêmes ; cela explique en partie pourquoi certains satellites ne fonctionnent que quelques heures, alors que d'autres dépassent leurs caractéristiques de très loin dès la première seconde, et plusieurs années encore après leur mort théorique.

Au deuxième étage, il y a l'exploitation des données : le satellite a tellement bien travaillé qu'il donne des idées à un autre genre de scientifiques, prédateurs d'informations, qui proposent des idées surprenantes à faire avec les énormes masses de données qui continuent de dégringoler. Le top étant de coordonner plusieurs équipes de par le monde, qui vont se donner la main pour agréger des données qui n'étaient en rien prévues pour cela.

L'ESA nous propose ainsi la ligne de "partage des glaces" de l'antarctique.




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08/08/2011

Hold-up chinois : le commencement.

1900. Considérée collectivement, l'Europe dispose de et exerce une puissance écrasante. Culturellement, elle éclipse toute autre nation, toute autre culture ; ce n'est pas le plus important, mais c'est le plus significatif. Militairement elle est inégalée ; techniquement et industriellement, elle est écrasante. Enfin sa capacité de projection est stupéfiante, même avec les critères de 2011.

1945. La même Europe est un petit champ de ruines, réduite à accepter l'or américain pour se relever. Les USA s'emparent tranquillement du sceptre du pouvoir total, non pas de façon belliqueuse, mais quasiment par hasard - sérendipitesquement diraient certains. Le pouvoir ne se donne pas, mais il peut se ramasser, même quand on est trop jeune et inexpérimenté pour le job.

2011. Les USA s'enfoncent - et entraînent leurs alliés - dans la pire crise que l'on puisse imaginer pour une démocratie : une crise des valeurs. Non pas des valeurs boursières, qui ne font que fluctuer au jour le jour, mais bien des valeurs fondamentales qui furent le moteur de leur essor pendant deux siècles. Ce moteur éteint, le USA se trouvent sans armes, sans outils, sans direction. La crise de la dette dans laquelle ils s'enfoncent - mettant ainsi en évidence les énormes défauts structurels des démocraties modernes - ne fait que traduire une crise plus profonde encore : les USA ne savent plus où aller.

Au cours du 20e siècle, le couple maudit automobile-pétrole - Detroit-Houston pour faire staïle - avait poussé et tiré à la fois l'économie, la politique et le social des USA ; début 21e, ce couple meurt d'une longue maladie, et c'est la sphère financière qui, avançant masquée depuis trente ans, prend le contrôle des événements. Un contrôle aveugle : son premier fait d'armes est la crise des subprimes, entraînant une crise économique, qui elle-même entraîne une crise de la dette... et nous n'avons pas fini. Mais il est clair que la finance mondiale est devenue le baromètre en remplacement de tout le reste. Développement durable ? Doit-on rire ou pleurer...

La Chine, comme les USA en 1945, n'est pas prête à la gouvernance mondiale ; à vrai dire ce n'est même pas son aspiration - se gouverner elle-même est déjà un exploit. Alors quand les USA, futur second, la forcent à arriver sur le devant de la scène, on peut dire que la Chine cache une joie qu'elle ne ressent guère. Quoi, alors qu'une partie non négligeable de sa population n'a toujours pas l'électricité, on voudrait faire peser sur ses épaules la responsabilité ultime ?

Le Hold-Up Chinois n'aurait pas dû se produire avant 2020 : les Chinois, éternellement confiants en leur permanence, préférant agir tard que tôt, et ayant accumulé vis-à-vis de l'Occident une créance digne des Mille et Une Nuits, auraient pu se borner à envoyer un courrier recommandé à l'OCDE, leur signalant simplement le changement de propriétaire. Mais ce n'est pas ce scénario qui va se produire, confirmant l'adage d'Alvin Toffler :"Le futur survient plus vite que prévu, et toujours dans le désordre" ('"The future arrives too soon and in the wrong order").

La Chine, refusant de faire face à une responsabilité qu'elle n'apprécie pas, alors que ses questions internes lui paraissent bien plus importantes, s'est donc bornée à signaler à l'un de ses fournisseurs, les USA, qu'ils sont nuls ; si nous étions dans le monde de l'entreprise, cela laisserait présager une OPA proche, avec changement de direction probable. Mais ce n'est pas l'agenda des Chinois.

La Chine Eternelle ne l'est qu'entre deux révolutions : cette puissance millénaire est dix fois, cent fois morte et ressuscitée de par sa seule dynamique ; l'extérieur n'est pour elle qu'un catalyseur, jamais un cataclysme. En revanche, le marasme créé par les Occidentaux laisse entendre que bientôt, les Chinois seront les créditeurs non pas des seuls USA, mais de tout l'OCDE. L'OCDE va découvrir ce que c'est que de travailler pour la Chine. Le Hold-Up Chinois commence maintenant.

 

 

 

 

 

15:19 Publié dans Economie, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook |

04/08/2011

La faillite des démocraties occidentales

La première qualité de la démocratie est de rallonger sensiblement la durée de vie de la classe dirigeante ; nul autre régime en effet ne leur évite aussi efficacement les combats fratricides et les mises à mort au berceau. Mais est-ce la seule ?

Le 20e siècle en cela avait été mitigé : les deux guerres les plus meutrières de l'histoire, l'effondrement de la culture européenne succédant à des théories assassines, tout cela ne vient pas en appui de ce fameux régime dont on ne dit que du bien. La fin de la guerre froide avait redoré son blason : après des décennies de combat végétal, le totalitarisme s'était effondré sur lui-même, comme un volcan devenu vieux, sans heurt et sans conclusion autre que "les gagnants écrivent l'histoire".

Mais depuis 1989 et la Chute du Mur, à quoi avons-nous eu droit ? L'attentat le plus meurtrier de l'histoire ; le mensonge d'état le plus outrecuidant avec les Armes de Destruction Massive ; deux guerres inutiles, meutrières, destructrices d'amitié et d'image, incroyablement dispendieuses et perdues d'avance - les Français ont droit à un cours de rattrapage avec une troisième intervention militaire du même acabit ; une catastrophe nucléaire ; et surtout, la plus grande crise économique de l'histoire, entièrement fabriquée de main d'homme, et qui a surtout touché les démocraties.

Mais quel est donc l'objet d'une démocratie, si ce n'est de protéger son peuple de ces malheurs ?

Tous sont survenus par suite d'une ou plusieurs décisions de l'exécutif, ou éventuellement de son inaction. Il ne s'agit pas là de punition divine, de malheurs inhérents à la race humaine, de cataclysmes naturels : non, ce sont des torts que nous nous causons à nous-même, décidés par ces démocraties que nous vantons tant à nos voisins.

L'armée américaine s'est installée sur le sol saoudien sans y être invitée, alors que rien ne l'y forçait (oublions un instant les 278 milliards de barils chers à nos coeurs) ; quand un certain Ben Laden a réclamé son départ (soutenu par quelle fraction de la famille régnante ?), l'Amérique aurait pu se retirer - elle l'a d'ailleurs fait en 2007 sans conséquence visible, c'était donc possible. Eh bien non, l'exécutif a décidé de rester, entraînant l'attentat du 11 septembre. Le lendemain, l'exécutif aurait pu reconnaître son erreur et changer d'orientation politique : il a fait l'inverse en déclenchant deux guerres, et en créant pour les financer les conditions de la crise économique la plus grave de l'histoire.

Quand en 2007, le début de la crise a montré que nous faisions à nouveau fausse route, avons-nous changé de méthodes ? Nullement. Quelles précautions avons-nous prises pour que cette crise ne se reproduise pas ? Aucune. Avons-nous modifié le cadre réglementaire de la finance pour qu'elle évite de générer d'autres perturbations ? En rien.

Tout régime politique offre des avantages et des inconvénients, certes, je veux bien m'en souvenir ; mais aujourd'hui les inconvénients sont devenus tellement nombreux qu'une remise à plat devient nécessaire.

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