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04/08/2011

La faillite des démocraties occidentales

La première qualité de la démocratie est de rallonger sensiblement la durée de vie de la classe dirigeante ; nul autre régime en effet ne leur évite aussi efficacement les combats fratricides et les mises à mort au berceau. Mais est-ce la seule ?

Le 20e siècle en cela avait été mitigé : les deux guerres les plus meutrières de l'histoire, l'effondrement de la culture européenne succédant à des théories assassines, tout cela ne vient pas en appui de ce fameux régime dont on ne dit que du bien. La fin de la guerre froide avait redoré son blason : après des décennies de combat végétal, le totalitarisme s'était effondré sur lui-même, comme un volcan devenu vieux, sans heurt et sans conclusion autre que "les gagnants écrivent l'histoire".

Mais depuis 1989 et la Chute du Mur, à quoi avons-nous eu droit ? L'attentat le plus meurtrier de l'histoire ; le mensonge d'état le plus outrecuidant avec les Armes de Destruction Massive ; deux guerres inutiles, meutrières, destructrices d'amitié et d'image, incroyablement dispendieuses et perdues d'avance - les Français ont droit à un cours de rattrapage avec une troisième intervention militaire du même acabit ; une catastrophe nucléaire ; et surtout, la plus grande crise économique de l'histoire, entièrement fabriquée de main d'homme, et qui a surtout touché les démocraties.

Mais quel est donc l'objet d'une démocratie, si ce n'est de protéger son peuple de ces malheurs ?

Tous sont survenus par suite d'une ou plusieurs décisions de l'exécutif, ou éventuellement de son inaction. Il ne s'agit pas là de punition divine, de malheurs inhérents à la race humaine, de cataclysmes naturels : non, ce sont des torts que nous nous causons à nous-même, décidés par ces démocraties que nous vantons tant à nos voisins.

L'armée américaine s'est installée sur le sol saoudien sans y être invitée, alors que rien ne l'y forçait (oublions un instant les 278 milliards de barils chers à nos coeurs) ; quand un certain Ben Laden a réclamé son départ (soutenu par quelle fraction de la famille régnante ?), l'Amérique aurait pu se retirer - elle l'a d'ailleurs fait en 2007 sans conséquence visible, c'était donc possible. Eh bien non, l'exécutif a décidé de rester, entraînant l'attentat du 11 septembre. Le lendemain, l'exécutif aurait pu reconnaître son erreur et changer d'orientation politique : il a fait l'inverse en déclenchant deux guerres, et en créant pour les financer les conditions de la crise économique la plus grave de l'histoire.

Quand en 2007, le début de la crise a montré que nous faisions à nouveau fausse route, avons-nous changé de méthodes ? Nullement. Quelles précautions avons-nous prises pour que cette crise ne se reproduise pas ? Aucune. Avons-nous modifié le cadre réglementaire de la finance pour qu'elle évite de générer d'autres perturbations ? En rien.

Tout régime politique offre des avantages et des inconvénients, certes, je veux bien m'en souvenir ; mais aujourd'hui les inconvénients sont devenus tellement nombreux qu'une remise à plat devient nécessaire.

00:00 Publié dans Economie, Géopolitique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook |

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