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02/11/2019

The Last Fight – Last Resort

When I read Silent Spring by Rachel Carson in 1968, I was a kid; I did feel an unpleasant feeling of wrongdoing, but it was not fear; and of course all that was taking place in another country than mine, and I merely tried to bury the thought. When the Club of Rome issued their report in 1972, I did not read it; still, a few newspeople did, and merely laughed at it. I laughed along: I already had rolled over to the mainstream non-thinking. When Gro Brundtland issued her report in 1987, for the world to read, I did not even notice, nor did I notice the creation of IPCC. I was way too busy working hard, obtaining results and keeping everybody happy, thinking everyone was somehow doing the same, only a little slower. Already I had put all politicians in the “useless” box, and thought it was not grave, as the people who were really running the show probably were doing their best, like me. Probably, eh?

And then came the Earth Summit in 1992. Then again came this faint feeling of wrongdoing; it all sounded very complicated, and the depth of the issues never seemed to fit with the shallowness of the decisions; still, I could see that all nations, all governments were aware of the problem. Which problem?

 

It was only in 2006, when I went back to school for an M. Sc. in environmental sciences, that I discovered the size, complexity and number of intermingled problems; and only even later did I discover why we were not even trying to address them. I summed up these problems in 5 categories; but believe me, they are many. Any single one of these problems will prove difficult to come by; all together, they are lethal. The current civilization is a goner; the human species may survive, but the odds are poor.

 

Then what to do? Our global political system has proved unable to address any problem; it actually worsens them every day. But at least it makes apparent who really are the decision makers on this planet. Forbes keeps tags of the 2500 billionaires our humanity has created; these guys (and a few girls) really can answer YES to the three questions:

- Can you make any decision freely?
- Can you make it happen tomorrow morning ?
- Will your decisions impact a large size of humanity?

None of these people are elected; no-one can fire them. Together, they own 50 % of the world. They make 99 % of important decisions, those which will have an actuel impact on a large part of humanity. They can do it.
CO2 1960-2019.png
Do what? Bury the CO², that’s what. CCS already is a mature technology; applying it to all single-source large plants is technically easy, and we can slash by half all industry-related CO² emissions within 10 years. Then we can turn all gasoline cars into electric cars in ten years, while we build many more CCS-fitted power plants to feed them, and slash the rest of CO² emissions by half again in another ten years. And yes, suddenly humanity has a future again. How do we do this? Go see these 2500 people and beg, plead, pray for their contribution. And then things will go in a flash.

What if they say no? I cannot write the answer to this question, but I am sure you can guess. It has to be done in the year 2020.

20/12/2013

Sud-Soudan : beau boulot les gars (II)

Il y a deux ans j'attirais l'attention de mes lecteurs sur la façon dont on a transformé un pays pauvre, le Soudan, en deux pays plus pauvres encore. Les grandes puissances en sont largement responsables, et la facilité avec laquelle les populations locales se sont fait manipuler laisse augurer que ce ne sera pas la dernière fois.

sudd-sudan-huts.jpgLe Sud-Soudan est grand comme la France et abrite moins de dix millions d'habitants. Ces habitants parlent 60 langues (dont la moitié en voie de disparition), et leur langue officielle est l'anglais, que seule l'élite parle, autant dire personne. Ils sont islamistes, chrétiens, animistes ; leur pays n'a jamais existé dans le passé. Leur drapeau est une copie du drapeau kenyan, surchargé d'un écusson turquoise rappelant les couleurs de la RDC, donc bien loin de celles du Soudan, clone du fanion de la révolution islamique de 1916. Dans une certaine mesure, ce pays reproduit les différences climatiques et agricoles de son grand frère : montagnes et fortes précipitations au sud, régime semi-aride au nord-ouest. Une fois que l'on a dit cela, quelle unité pour ce pays, où les seules voies de communication interne sont les fleuves ?

On a donc créé un pays sur un contour qui n'a jamais existé, avec des populations qui ne se rencontrent pas (si ce n'est pour le pillage), qui ne se comprennent pas, qui vivent différemment et loin les unes des autres, et qui prient différents dieux... Petit détail sordide : le Sud-Soudan a hérité de son frère le partage d'une dette de 38 milliards de dollars (Club de Paris, IMF et Banque Mondiale). Vous imaginez démarrer dans la vie avec, en indivision avec un grand frère que vous haïssez, une dette de 38 milliards ? Mais pourquoi diable a-t-on créé ce pays ?

South-Sudan-Men.jpgPour qu'il soit manipulable, tout simplement. Aujourd'hui, il suffit d'un conteneur de Kalashnikovs (un million de dollars), et quelques primes aux meneurs (100 000 dollars) pour générer des troubles que le pouvoir central (si j'ose dire) ne saura réprimer. Et après, il est facile de demander au président de bien vouloir accepter ceci ou cela. Créer le Sud-Soudan, c'était le vouer de façon définitive aux affrontements des grandes puissances. Je ne vois aucune porte de sortie pour ce pays.

A l'époque où la France était installée en Afrique, où elle enseignait aux petits Africains que leurs ancêtres étaient gaulois, la France avec sa lenteur, son paternalisme, sa ringardise et sa culture millénaire faisait moins de mal que ce que l'on fait aujourd'hui aux Africains.

 

PS : Le FT est allé sur place.

07:33 Publié dans Géopolitique, Pétrole | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook |

16/11/2012

Hirondelle à tiroirs

Une hirondelle ne fait pas le printemps, et l'IEA (Agence Internationale de l'Energie) encore moins. Sa déclaration fracassante de ce mois-ci, selon laquelle les Etats-Unis verront leur production nationale d'hydrocarbures augmenter jusqu'à les rendre auto-suffisants en 2035 donne envie de hausser les épaules - au mieux. A y regarder de plus près, il faut se souvenir que l'IEA n'est en rien une agence de prédiction (elle aurait fait faillite depuis longtemps), et encore moins un repaire de spécialistes engoncés dans leur technocratie : c'est un repaire d'acheteurs et de lobbyistes.

La politique internationale des Etats-Unis est influencée par la libre disposition du pétrole dans le monde depuis les années 1930 : d'abord un simple atout industriel et financier, le pétrole est devenu à partir de 1938 et le premier embargo pétrolier sur le Japon une arme de domination, au point de déclencher la Guerre du Pacifique à lui seul. Aujourd'hui, même si beaucoup de choses ont changé, les Etats-Unis souffrent toujours d'une dépendance au pétrole qu'ils n'ont fait qu'entretenir, longtemps persuadés qu'ils étaient bénéficiaires nets de cette dépendance.

Mais quelque chose a changé aux alentours du 11 septembre 2001, au point que le président américain de l'époque a déclaré un peu plus tard "America is addicted to oil", contatant amèrement que son pays commençait à payer cher la richesse de certains (qui elle-même avait contribué à son élection). Je rappelle que le 21e siècle sera non pas le siècle de l'esprit ou toute autre chose romantique, mais le siècle des contradictions.

Pourtant les vieux mécanismes, bien ancrés dans la nature et la culture des peuples, ne peuvent évoluer bien vite, et la politique des Etats-Unis au Moyen-Orient ne pouvait changer du jour au lendemain. Aussi cette région du monde resta-t-elle inféodée à l'insécurité et la désunion qui rendent le contrôle des flux pétroliers bien plus aisés pour l'occident en général et les Etats-Unis en particulier.

Dix ans plus tard, les choses changent lentement : l'Occident, durement secoué par une crise financière qu'il a entièrement causée, est contraint de revoir les choses à la baisse. Revoir quoi ? Eh bien, tout, à vrai dire. Revoir les revenus, les budgets militaires, les capacités de projection, et même, horreur suprême, les consommations. La doctrine militaire étatsunienne était jusqu'à maintenant imprégnée de la notion "Deux guerres et demi" : les Etats-Unis avaient les capacités diplomatique, militaire et financière d'entretenir deux guerres et demi dans le monde. Ce ne sera bientôt plus le cas. Mais où vont-ils acheter leur pétrole dans ces conditions ?

Les progrès techniques permettant d'améliorer la production d'hydrocarbures continuent de se faire jour ; la fracturation hydraulique, entre autres, a permis d'accéder à des réserves de gaz qui jusque là ne présentaient pas d'intérêt économique. Il paraît douteux que cette technique, une fois appliquée aux liquides et non plus au gaz, améliore de façon aussi spectaculaire les productions de pétrole brut ; mais passons : l'idée est bien que, année après année, les améliorations techniques continuent d'augmenter les réserves prouvées à périmètre constant, le Bakken en est un exemple de taille mondiale. Ce n'est en rien une surprise pour les spécialistes ; en revanche c'est bien la première fois que l'on prétend que ces améliorations, en principe valables dans tous les pays, vont favoriser les Etats-Unis en tête.

Rappelons-nous alors la spécificité bien américaine qui a conduit à une fantastique expansion du secteur pétrolier : le propriétaire du sol est également propriétaire du sous-sol, et chaque particulier a donc un intérêt financier évident à ce qu'on fore sous son jardin. Pourtant, on voit mal comment une unique technologie nouvelle pourrait renverser un processus historique  installé depuis 1970, à savoir le déclin de la production nationale américaine ; non seulement le renverser, mais permettre d'atteindre de nouveaux sommets.

C'est que l'IEA s'est enfin préoccupée d'une chose pourtant évidente : les hydrocarbures sont devenus interchangeables : gaz, pétrole, charbon, sables bitumineux, toutes ces sources finissent par s'agrèger, et l'on va tellement augmenter la part du gaz et du charbon dans l'avenir que les besoins en pétrole proprement dit vont stagner - à vrai dire, ils stagnent depuis dix ans, et l'IEA vient de l'admettre.

On a donc une sorte de cercle vertueux pour les Etats-Unis : moins de ressources financières, stagnation possible de la consommation de liquides, recours à des sources nationales un peu plus disponibles, tout cela indique une dépendance décroissante des Etats-Unis vis-à-vis du pétrole importé, et principalement du Moyen-Orient. Eh oui, j'ai bien employé le terme "décroissance" en parlant des Etats-Unis.

L'interventionnisme étatsunien au Moyen-Orient va-t-il pour autant cesser ? Certainement pas tout de suite, en diplomatie rien n'est instantané. En revanche, il est probable que nous verrons une décroissance lente de celui-ci, que l'on peut déjà constater par petites touches.

La nature a horreur du vide, les diplomates encore plus : avec la réduction lente mais annoncée de l'influence américaine au Moyen-Orient, qui va prendre la place ? Certainement pas la vieille Europe, plus désunie et inefficace que jamais. Alors il ne reste que... la Chine ? Vous savez, ce pays qui vient de se doter d'un nouveau président, ingénieur en génie chimique ?

La Chine apprécie autant la diplomatie à haute performance (DHP) qu'elle abhorre l'interventionnisme coûteux. Elle n'a pas non plus la même sensibilité que les Etats-Unis vis-à-vis d'Israël. Elle est historiquement absente de cette région, et elle a déjà fait d'autres choix, particulièrement en se tournant vers l'Asie centrale. Alors qu'une voie royale s'ouvre devant elle, il ne me paraît pas exclu qu'elle se donne un peu de temps avant d'aller mettre le doigt dans cet engrenage, alors qu'elle n'a toujours pas réglé sa domination sur son environnement immédiat. Les divers printemps arabes, qui pointent eux aussi vers un nouveau brassage des cartes, brillent par l'absence d'intervention des divers services secrets, d'où qu'ils viennent : en fait personne n'a de solution.

L'IEA et son message pétrolier n'annoncent donc pas grand-chose sur un plan industriel, en revanche il semble que les multiples forces à l'oeuvre au Moyen-Orient voient leur acteur majeur fatigué de la partie. Même un mauvais arbitre vaut mieux que pas d'arbitre du tout.

17:14 Publié dans Economie, Energies fossiles, Géopolitique, Pétrole | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook |