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05/06/2006

Un conte de Noël - 2

La première partie est ici.

 

Décontenancé, Léo marcha au hasard dans son village ; ses pas le conduisirent à la pharmacie de son oncle : il regarda rapidement par l’entrée : la petite pharmacie était vide. Il entra et appela.

« Paléo ! Tu es là Paléo ? » Son oncle surgit de l’arrière-boutique, le sourcil relevé.

« C’est toi Léo mon garçon ? Tu viens encore m’acheter des capotes ?

« Oh arrête avec ça. Non c’est sérieux, je peux te parler cinq minutes ?

« Tu es malade ?

« Mais pas du tout ! C’est le village qui est malade. Enfin, en danger.

« Eh bien. Quelqu’un a la grippe ?

« C’est pas ça : le village va être inondé.

« Mais qui est-ce qui t’a mis ça dans la tête ?

« Personne, je l’ai calculé moi-même !

« Je vois, je vois. Tu dors bien en ce moment ?

« Mais écoute enfin ! Le Maire ne veut rien faire, il faut organiser quelque chose.

« Le Maire ne veut rien faire ? Oh c’est que ça doit pas être si grave, ou alors il a une solution mais il t’a pas expliqué. Ecoute, j’ai encore mes comptes à finir là, mais si tu veux tu repasses ce soir, on parlera de ton problème de sommeil ? Tiens, prends un bonbon, à ce soir.

Léo quitta la pharmacie, furieux. « Mais pourquoi personne ne veut m’écouter ? Ils sont tous devenus idiots, ou incapables… Tiens, si c’est comme ça, je vais les forcer à écouter, je vais aller voir Holo ! » Holo élevait quelques chèvres plus haut sur le plan ; le soir, il faisait fonctionner la petite radio FM du village, « Tous en Cène  FM »

« Holo, il faut que tu me rendes service.

« Bien sûr Léo, tu as besoin d’une chèvre ?

« Il faut que je lance un appel sur ta radio.

« Tu as perdu tes clés ?

« C’est une émission sérieuse Holo : le village est menacé d’inondation.

« Woah génial : comme Orson Welles !

« Qui ça ?

« Ecoute, ce soir je déplace un peu l’émission à cause du tarot chez Jean-Pierre, mais tu peux être là à 10 heures ? Disons 10 heures moins le quart ? Super, à toute.

« Tous en Cène FM » n’avait qu’un micro, comme le comprit très vite Léo : à chaque fois qu’une phrase dépassait 10 mots, Holo lui coupait la parole et passait de la musique ; Léo, un peu rouge, vit qu’il était presque onze heures. Holo, lui, était en pleine forme.

« Et n’oubliez pas que si vous voulez réagir en direct à notre émission-catastrophe, appelez le 04 48…. »

Le téléphone sonna. Holo, surexcité, bascula directement l’appel sur l’antenne.

« Tous en Cène vous écoute ! Bonsoir ? » Une petite voix se fit entendre.

« Bonsoir, puis-je parler à Léo s’il vous plaît ?

« Il vous entend Madame, posez votre question ! 

« Voilà, je suis bien contente que Léo se soit trouvé une occupation, félicitations à Léo. Et dites-lui qu’il pourrait m’appeler de temps en temps. » Léo attrapa le bras d’Holo et dit dans le micro :

« Merci Mamie. Je t’appelle, bisous. » Holo, imperturbable, enchaîna avec un nouveau morceau. Le téléphone sonna de nouveau. Holo hésita à peine :

« Et c’est encore un auditeur ou une auditrice pour Tous en Cène FM ! Allo ? »

« Bonsoir ! Je viens d’écouter votre émission, et ça m’a fait penser…

« Oui ? » fit Léo, plein d’espoir

« Vous n’auriez pas un disque des Chemical Brothers ?

 

Un conte de Noël - 3e partie

17:00 Publié dans Développement durable | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : développement durable | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook |

04/06/2006

Un conte de Noël - 1

Léo habitait un petit village aux maisons dorées par le soleil, dans un petit vallon à l'écart des touristes et des vilaines autoroutes. Léo était bon en calcul, à la fin du dîner, c'était toujours lui qui sortait son crayon pour répartir la note du restaurant. Un jour, Léo fut intrigué par une émission de télévision sur les inondations ; alors il sortit son crayon et fit quelques calculs. A la fin de la nuit, il se rendit compte que le joli vallon qui abritait son village risquait d'être inondé. Affolé, il courut chez son cousin Pléisto.

"Léo, c'est toi ? Et qu'est-ce qui t'arrive, au milieu de la nuit ?"
"Pléisto, nous sommes en danger ! Le village va être inondé !"
"Ah oui ? D'eau ou de pastis ?" "Ne plaisante pas, c'est grave ! Il va falloir abandonner le village !"
"Léo, mon père est né dans cette maison, et avant lui son père. Elle est tout ce que j'ai ; pour moi, rien ne serait pire que de l'abandonner. Allez, va te recoucher"
Léo alla se recoucher, mais ne put dormir, et au petit matin, sa décision était prise : il devait sauver le village, coûte que coûte. Il alla voir le maire.

"Monsieur le Maire, bonjour, je..."
"Et bonjour Leo, tu as l'air d'avoir mal dormi."
"C'est pas grave, ce qui est grave, c'est qu'il faut que nous abandonnions le village."
"Et pourquoi diable ? Les touristes débarquent ?"
"Je vous en supplie, Monsieur le Maire, c'est sérieux, le village risque d'être inondé !"
"Calme-toi, Léo, ça ne peut pas être si grave. Raconte-moi comment ça se pourrait se passer." "Voilà" dit Léo en dépliant une grande feuille pleine de calculs, "Le bassin versant a subi de grandes modifications depuis une dizaine d'années, et le ruissellement n'est plus contenu par l'absorption sylvestre, et comme le ratio de surfaces couvertes par rapport au débit maximum..."
"Attends, Léo, tu veux pas me la faire courte ?"
"Le bas du village pourrait être recouvert de 3 m d'eau."
"Ah. Et tu veux évacuer le village pour ça ?"
"Mais... Mais oui : si ça se produit, il y aura forcément des gens qui ne pourront pas s'échapper, il y aura des morts !"
"Léo, tu veux ma place ?"
"Comment ?"
"Léo, si tu veux ma place, je te la donne tout de suite : être maire d'un petit village, c'est pas si drôle qu'on croit. Et comme ça, tu pourras faire évacuer le village si tu veux. Mais en attendant, c'est non."
"Mais pourquoi ?"
"Léo, si tu savais tous les problèmes qu'on a dans le village, et qu'on a du mal à régler... Alors je vais pas leur parler de ceux pour lesquels je ne peux rien faire. Et puis, tu es sûr que ça se produise avant qu'on soit tous morts ? Allez, rentre chez toi Léo."

Un conte de Noël - 2e partie

 

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26/05/2006

Quelle politique de l'énergie en France ?

La France, contrairement à ce qu'on raconte fréquemment, est un formidable gisement de pétrole avec peu d'idées pour le gérer. Et pourtant ce n'est pas difficile : l'énergie est un sujet hautement technique et économique, où les chiffres pèsent lourd. Examinons la déclaration du premier ministre, Dominique de Villepin sur la politique énergétique, le 15 mai 2006. Le Premier ministre commence par les principes : 1) "réduire le poids de notre facture pétrolière", tout-à-fait louable, et 2) "parvenir à un partage équitable du "fardeau" pétrolier" : là, on est déjà plus inquiet. Les moyens employés sont : le développement des biocarburants, le réacteur nucléaire de nouvelle génération, EPR, et une nouvelle subvention pour le photovoltaïque. Jusque là, pas grand-chose de nouveau ni de choquant, même si ces trois énergies ont chacune leurs défauts. Mais plus loin, le Premier Ministre s'engage à rétrocéder les taxes pétrolières aux Français : ceci va à l'encontre de toute bonne politqiue énergétique : subventionnner la dépense de produits pétroliers envoie exactement le message contraire à ce qui est nécessaire aujourd'hui.

Bien d'autres choses sont possibles aujourd'hui dans le domaine de l'énergie : il faut promouvoir les bâtiments zéro énergie, avec le solaire thermique et le petit éolien, et une isolation thermique intelligente. En revanche, les éléments consommateurs excessifs d'hydrocarbures doivent être taxés, et non pas subventionnés.

Le graphique des émissions de CO2 de la France est pourtant facile à lire : alors que l'industrie en général a bien appris sa leçon avec les deux chocs pétroliers, et a su rester vertueuse, au contraire le résidentiel et le transport ne font qu'augmenter leurs émissions.

Or, résidentiel et transport sont clairement les domaines où l'action "intelligente" de l'état auprès de ses citoyens devrait se faire sentir. Dans le domaine de l'énergie, nous n'avons pas besoin de génies : juste quelqu'un qui lise les chiffres correctement.

Le texte complet de l'intervention du Premier Ministre.

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