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06/06/2006

Un conte de Noël - 3

Premier épisode

Deuxième épisode

 

Dans le village, les gens avaient un peu peur de Georgio : il était propriétaire de beaucoup de maisons, on ne savait pas combien, et on murmurait que sa richesse n’était pas bien blanche, et même qu’il travaillait pour Petro, le mafioso. Georgio n’était pas du village, mais il fallait bien le côtoyer  si on voulait trouver une maison. Léo pensa qu’il fallait tout essayer, et se dirigea vers la grande maison de Georgio, la seule maison neuve du village. Léo sonna ; à sa grande surprise, Georgio vint lui ouvrir en personne.

« Bonjour Léo, quel bon vent t’amène ?

« Voilà, euh, je m’excuse de te déranger…

« Mais entre, entre Léo ; ça me fait plaisir de te voir ici. Veux-tu un café ?

« Euh non, je ne reste pas, je voudrais juste te parler…

« Mais assieds-toi, tu as bien cinq minutes !

« …du danger qui pèse sur le village.

« Du danger ? Mais quel danger, mon bon Léo ? » fit Georgio depuis la cuisine.

« Nous risquons d’être inondés ! En cas de pluie importante, la conformation du village fait que … ta maison sera sous trois mètres d’eau » dit Léo en regardant ses notes.

« Ah oui, l’inondation : je suis au courant »

« Hein ? Mais qui t’en a parlé ?

« J’ai fait faire une étude, il y a quelques années, quand je suis arrivé dans le village. » fit Georgio en revenant avec deux tasses à café. « A cette époque, personne au village ne voulait me parler, et j’ai fait faire l’enquête par un bureau indépendant. Si mes souvenirs sont exacts, c’est plutôt 1m50, pas 3 mètres. »

« Et pourquoi tu ne l’as pas dit ?

« Encore une fois, à l’époque, personne ne voulait me parler. Tu sais, ça n’a pas énormément changé.

« Mais tu risques d’être ruiné !

« Mais non Léo, voyons. D’abord il y a des assurances pour ça, et puis j’ai d’autres propriétés ailleurs que dans ce village. Ne t’inquiète pas pour moi Léo.

« Mais ta maison ? Elle sera perdue !

« Ce n’est qu’une maison : les gens du village me l’ont souvent répété : après tout, je ne suis pas d’ici.

 

Léo quitta la maison de Georgio complètement abattu. En sortant, il tomba sur le mendiant du village ; celui-ci lui agita sa sébile sous le nez, mais Léo secoua la tête sans rien dire.

« Qu’est-ce qui ne va pas Léo ? Tu en fais une tête ? »

« C’est terrible, personne ne veut rien faire.

« Faire quoi ?

« L’inondation. Le village va être inondé, et personne ne veut rien faire.

« Inondé, le village ? Merci, c’est sympa !

« Euh, quoi ?

« Je n’ai rien à moi, juste les vêtements que j’ai sur le dos, et tu viens me dire que le village va disparaître ? Tu ne crois pas que ma vie est assez dure comme ça ? » et il s’éloigna.

 

Léo s’assit par terre et se mit à pleurer. La pluie commença à tomber tout doucement.

00:05 Publié dans Développement durable | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Développement durable | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook |

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