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13/02/2008

Variation des constantes

Que certaines choses varient rapidement, comme la popularité des présidents, ne nous choque pas, c'est même naturel ; d'autres en revanche se doivent de rester immuables, comme les steaks frites ou le rendement des moteurs thermiques. Hélas, la pomme de terre est bien une invention récente (Parmentier : 1771), et les moteurs thermiques font des progrès lents mais réels, à l'instar de nos sprinters poussés à l'EPO.

C'est dans les années 50 qu'on a commencé à développer les centrales supercritiques, capables de dépasser le fameux taux de 35 % ; le rendement a ensuite longtemps stagné aux alentours de 40 % (comme par hasard, pendant la période du pétrole bon marché). Puis les années 80 ont relancé la course au rendement, et plusieurs centrales démarrées début 90, atteignent toutes 42 à 43 % de rendement. En 2000, c'est Nordjyhand 3 qui atteint 45 %. L'amélioration des techniques et des matériaux a permis d'envisager des centrales de type ultrasupercritique, capables de tutoyer, puis de dépasser, la valeur symbolique de 50 %. Les spécialistes envisagent sereinement 52 % pour 2010.

En ce qui concerne nos valeureux fonctionnaires, ce vieux rapport parlementaire (1998) décrit en bon français les différents types de chaudières existantes à l'époque : les chiffres sont plus raisonnables, avec trois grandes familles de chaudières :
- CP 250, période 1960-70, puissance 250 MWe, rendement 37%
- Q 600, période 1980-85, 600 MWe, rendement 38 %
- Supercritique, période 2010-2020, 850 MWe, rendement 45.5%

Vallourec, bien placé sur le sujet, explique comment les paramètres de pression et température jouent de façon directe sur le rendement : "Ainsi, le rendement de la tranche d'une centrale électrique augmente de 0,005 % pour chaque bar supplémentaire de pression et de 0,011 % pour chaque degré supplémentaire de température."7798e705a1ea01a77ce7d3b98772224f.jpg

Au-delà de ces chaudières improprement appelées "conventionnelles", on attaque les chaudières à cycle combiné, qui atteignent couramment des valeurs bien supérieures, de l'ordre de 60 %, telle l'unité d'Irsching en Bavière, joli bébé de 440 tonnes, inaugurée en décembre 2007.

De tels chiffres sont fondateurs de société. En effet, nos pauvres moteurs à explosion interne, toujours bloqués à 35%, ne pourront jamais entrer en compétition avec ces chiffres extrêmes. De plus, ces centrales pourront être équipées de CCS (Capture et séquestration du CO2), les rendant neutres sur le plan environnemental ; ce ne sera jamais le cas du moteur à combustion interne. Dès que les batteries électriques capables d'emporter les nécessaires kWh sont prêtes, le moteur à combustion interne est bon pour le musée.

 Sources : Année de la pomme de terre, la plus puissante TAG au monde, les centrales à vapeur supercritique, Siemens : most powerful gas turbine

11:50 Publié dans Energies fossiles | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : énergie, rendement supercritique, centrale, gaz, TAG | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook |

Commentaires

Les rendement progressent , mais il y a une limite probablement un peu supérieur a 50 %. Les centrales de Staudinger , Rostock , Heinweg , Esbjerg , datant de début 90, atteignent toutes 42 à 43 % , celles de Hessler et Lübeck atteingnent 45 % dans les meilleurs conditions, et le rendement global de la centrale de Dunkerque serait de l’ordre de 50%, par l'utilisation de gaz d’échappement des hauts fourneaux.

Écrit par : Phyvette | 19/02/2008

Absolument, on va bien s'arrêter quelque part ; mais d'ores-et-déjà, les centrales actuelles suffisent à doubler le rendement des moteurs d'automobiles, un argument qui sera un jour décisif - je ne sais pas quel jour évidemment :).

Écrit par : E2100 | 19/02/2008

Vous comparez le rendement d'un moteur qui transforme de l'énergie chimique en travail mécanique dans le véhicule, avec une turbine qui transforme cette même énergie chimique en électricité au niveau d'une centrale.
Les deux ne sont pas équivalents, il faut considérer, les pertes en ligne pour acheminer l'électricité jusqu'à l'utilisateur (10%), les pertes dans les batteries, et les pertes dans le moteur électrique. L'avantage est certainement à l'électricité mais pas dans les proportions que vous laissez penser (X 2)
En ce qui concerne la CCS et les stockage de l'électricité vous laissez penser que ce n'est plus qu'une question de détails. Certes Bolloré, FuturGen, Castor existent mais ce n'est pas encore de l'industrialisation à grande échelle.

Écrit par : metamec | 21/02/2008

Certes Metamec

Toutefois , pour les moteurs à combustion interne, la valeur de 35%, retenue reste très favorable et rarement atteinte en ville , et même sur route par la faute de la conduite pas toujours soucieuse de rendements et d'économies.

Ensuite les pertes en ligne ne depasse pas 7,3% selon RTE. Les pertes de charge seraient de mémoire de l'ordre de 30% par cycle , et le moteur électrique a un rendement de 90% env .

La conduite d'un VE amha, induit une conduite souple , donc économe , comme le dit l'adage "Qui veut aller loin ..................."

Et si l'électricité est renouvelable , alors c'est le Graal.

Écrit par : Phyvette | 21/02/2008

Remarques intéressantes Metamec, mais comme le dit Phyvette le tableau est peut-être un peu plus favorable à l'électricité, surtout quand on ajoute que les véhicules électriques sauront très rapidement (certains le font déjà) récupérer l'énergie du freinage.
En fait, ce qui alourdit la facture du moteur à combustion, c'est que a) son CO2 n'est pas captable, et b) il brûle du pétrole, dont nous allons bientôt manquer. Enfin, j'ai pris des précautions sur les prédictions : 2 % de véhicules électriques en 2020, c'est à la fois peu et beaucoup (25 millions d'automobiles).

Écrit par : E2100 | 21/02/2008

Bravo pour votre super produit, assez complet et précis, interminable vie à votre blogue.

Écrit par : pronostic france honduras coupe du monde | 15/06/2014

Les commentaires sont fermés.