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27/11/2010

Enfouissement sémantique

L'internet est, tel la langue d'Esope, doué d'une multitude de qualités et grevé d'autant de défauts ; dans notre comportement, il accentue les uns et les autres. L'irruption des blogs (tels que celui-ci) a permis à des millions de gens de s'exprimer sur la toile. Mieux encore, elle permet à chacun de se faire répertorier à hauteur de l'intérêt que lui portent ses semblables, puisque tel est le mode de travail de notre bibliothécaire planétaire, Google. Et non pas à hauteur de la qualité de ses interventions... car comment mesurer celle-ci ?

Certains sujets provoquent ainsi un amas monumental d'interventions d'internautes. Force est de constater que, plus le nombre d'internautes intervenant sur un sujet spécifique s'élève, plus l'intérêt moyen de ces publications faiblit : personne ne peut s'improviser spécialiste en un instant. Les événements du 11 septembre 2001 ont eu un retentissement mondial, auquel font echo des millions d'interventions sur le Net. Des millions ? non, des milliards. Si l'on se restreint à vouloir seulement connaître la vérité sur ces événements ("9/11 truth"), on obtient 115 millions de résultats. S'il y a une vérité sur ces événements, elle est désormais impossible à découvrir sur internet, car qui va chercher une aiguille dans cette meule de foin cosmique ?

Et pourtant, la vérité est souvent sur Internet - elle est simplement enfouie. Faites l'essai avec la bonne vieille expression "pour un coup d'essai ce fut un coup de maitre" : comment chercher parmi ces 80 000 résultats ? En revanche, si vous tapez  "et pour leurs coups d'essai, veulent des coups de maître", vous tombez très rapidement sur la référence cornélienne initiale - mais il n'y a plus que 2 000 références. Ainsi, qu'il s'agisse d'événements récents ou de bonne vieille culture, nous sommes en train d'enfouir le sens sous des strates de messages qui le font perdre : c'est l'enfouissement sémantique.

Peut-on lutter contre l'enfouissement sémantique ? Bien sûr ; cela nous conduit à repenser comment nous gérons ce sujet de façon naturelle.

PS : il n'existe aujourd'hui que trois références pour "Enfouissement sémantique". Le sujet étant loin de passionner les foules, je parie que fin 2011, il aura toujours moins de 50 références.