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13/06/2007

L'Indicateur et ses secrets

J'ai déjà parlé d'indicateurs dans cette note. Ce petit objet est de plus en plus populaire, et nous en utilisons tous les jours - et pourtant, ils portent souvent des noms vilains et acronymiques : QI, IDH, PIB, de quoi vous dégoûter de ces petites bestioles pourtant bien pratiques.

Quand une grandeur physique est inatteignable, quelle qu'en soit la raison, on se sert d'indicateurs. Quand le Mur de Berlin va-t-il tomber ? Quand aurons-nous un remède contre le cancer ? Combien de planètes favorables à la vie dans l'univers ? Le coût de la vie augmente-t-il en France ? Notre eau est-elle polluée ? Toutes ces questions n'ont pas de réponse scientifique, en revanche on peut leur proposer des indicateurs, c'est-à-dire la mesure de valeurs simples, éventuellement simplistes, qui "donnent une idée" de la réponse.

Un indicateur n'est pas une réponse à la question posée, il se veut être un élément de réponse utile à celui qui pose la question. Ses caractéristiques permettent de l'apprécier : fiabilité, durabilité, rusticité, coût, etc. : on y retrouve toutes les caractéristiques généralement liées à la science de la mesure, et en particulier son coût évidemment.
Ce qu'on ne retrouve pas, c'est la proximité avec la grandeur non mesurable, justement parce qu'on ne sait pas la mesurer. Un indicateur est donc
- une valeur mesurable "facilement" : mesurable ça veut dire un chiffre, ou mieux encore, une valeur logique plus/moins, on/off etc., et facilement ça veut dire gratuitement, et sans l'intervention de scrutateurs spécialisés
- une valeur qui ne respecte pas le phénomène que l'on cherche à mesurer, mais qui en donne une idée.

Ce dernier point n'est pas polémique : un indicateur n'est pas le phénomène, de même qu'un panneau indicateur sur l'autoroute ne vous certifie en rien que vous atteindrez votre destination. Une fois qu'on a admis tout cela, on peut le résumer en :
"Mieux vaut un mauvais indicateur que pas d'indicateur du tout".

En revanche, on peut être exigeant sur l'ergonomie de l'indicateur.

Prenons un exmple d'indicateur, bien connu de tous, l'Indice des Prix à la Consommation.
Cet indicateur est typique de ce qu'on peut attendre, et ne pas attendre, d'un indicateur. A sa création, il avait une fonction purement économique, il était peu coûteux et fiable ; quelques décennies plus tard, il a perdu certaines de ses qualités initiales, mais surtout, l'exploitation hasardeuse qu'on en a fait souligne le principe majeur de l'indicateur : l'indicateur n'est pas le phénomène.

Alors qu'est-il ? Avouons-le tout de suite, un indicateur est révélateur des hypothèses faites sur la grandeur non mesurable ; sans parler de "valeur intuitive" ni rentrer à l'opposé dans la notion de "modélisation", on peut dire qu'un indicateur est sous-tendu par une compréhension personnelle de la grandeur non mesurable par son créateur. Un indicateur est une émanation de son créateur, et non pas de la grandeur non mesurable : cela aussi, il faut l'admettre, et quand deux théories s'affrontent sur un sujet, il n'y a rien de mieux que de créer deux indicateurs, et de trouver des points de résolution du dilemme. Aussi longtemps que ce travail n'est pas fait, les deux indicateurs se valent.

Dernier point, le prix. En économie, le prix est fréquemment l'indicateur le plus complexe, puisqu'il agrège la totalité des contraintes se portant sur un bien (ou un service) donné. Dans le cas où ces contraintes sont peu nombreuses, et caractéristiques de ce qu'on veut mesurer, le prix est un indicateur extrêmement fiable, tel que le prix de la voiture d'occasion. A l'autre bout, le prix peut ne présenter aucun intérêt : quel est le prix de l'environnement terrestre ?

18:50 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : indicateur, indicator | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook |