13/01/2010
Filière électro-électrique
Le véhicule électrique s'impose en remplacement de l'automobile à moteur thermique dans le courant de la décennie 2010. Il est une solution à deux problèmes immédiats et à long terme : les émissions de CO2 dans l'atmosphère, et la raréfaction des ressources d'hydrocarbures. Il présente d'autres avantages, tels que la relance d'un secteur économique mature, la réduction de la pollution atmosphérique et l'effacement progressif des pointes de consommation électrique. Sa mise en place exige un certain nombre d'efforts de recherche, d'investissements, de changement d'habitudes qu'il faut évaluer. Les présentes notes visent à souligner les efforts à accomplir dans chaque domaine, et tentent de proposer un calendrier de mise en place du véhicule électrique et de ses accompagnants pour la France. Cette filière industrielle et de services, depuis la production électrique jusqu'à la consommation dans les véhicules électriques, est appelée Filière Electro-Electrique (FEE).
La France présente un paysage particulier à cet égard : économie plus "décarbonée" que ses voisines grâce à ses centrales nucléaires, elle n'a pas besoin d'investir lourdement dans la Capture-Séquestration du CO2 (CCS) pour faire fonctionner des véhicules décarbonés. Cependant, les impératifs de production dans l'industrie automobile sont tels qu'il serait illusoire de réserver cette mise en place à la France seule. On envisagera donc également les efforts associés, en amont sur le plan énergétique, pour décarboner la production électrique.
Les caractéristiques matérielles du véhicule électrique seront évoquées, particulièrement sous l'angle énergétique, dans la mesure où le reste du véhicule sera semblable à, ou hérité des automobiles conventionnelles actuelles (ICE, moteur à combustion interne). Ces caractéristiques aideront à dimensionner le reste de la filière.
Les moteurs-générateurs, l'électronique de puissance embarquée et leurs fabricants seront évoqués.
Les infrastructures nécessaires seront définies : production électrique, distribution électrique, gestion des batteries. La production d'électricité sera considérée comme identique à l'existant, à la seule différence près de la CCS. La distribution s'intéressera aux caractéristiques matérielles des postes de recharge/décharge intelligents, particulièrement en ce qui concerne les puissances délivrées, et le nombre de postes à installer.
Les acteurs seront identifiés. Parmi les acteurs demandeurs de cette mise en place, on peut souligner : les pouvoirs publics, au titre de l'intérêt général, et de la prise en charge de cette nouvelle filière ; les entreprises de production et de distribution d'électricité ; les entreprises d'installation (travaux publics) et de gestion (gestionnaires de services urbains) de la distribution électrique ; les fabricants de moteurs électriques et d'électronique de puissance ; les fabricants de batteries. Les acteurs défavorisés par cette évolution seront : les producteurs d'hydrocarbures ; les fabricants de moteurs à combustion interne. Les fabricants d'automobiles sont à la croisée des chemins : très liés aujourd'hui aux producteurs d'hydrocarbures, ils seront très liés demain aux producteurs d'électricité et de batteries, et cette évolution sera délicate. Enfin le consommateur final, sans être spécifiquement demandeur, accompagnera le projet s'il est correctement géré, et vraisemblablement à sa vitesse maximum.
Les avantages et inconvénients du véhicule électrique seront évoqués, non seulement sur ses caractéristiques propres, mais sur les changements économiques et sociaux qu'il provoque.
Le parc de véhicules existant sera évoqué, particulièrement dans ses caractéristiques de consommation, puissance, vitesse de renouvellement. Un parc électrique de remplacement sera proposé. On s'appuiera sur un taux d'introduction pour définir le calendrier de mise en place des infrastructures définies ci-dessus.
Le sujet spécifique de la production-gestion des batteries sera évoqué : état de l'art, recherches en cours, régime transitoire de leasing associé, mode de remplacement, recyclage.
Après de nombreuses tentatives plus ou moins sincères d'introduction du véhicule électrique dans la société, les années 2010, avec une perception plus aiguë de la dégradation environnementale, et une volonté croissante de réduire la dépendance économique et politique aux hydrocarbures, mettront à profit les avancées technologiques sur les batteries pour permettre cette mise en place ; après un siècle de domination sans partage de l'automobile ICE, la mise en place du véhicule électrique doit pouvoir se faire sans heurt, et au bénéfice du plus grand nombre.
03:46 Publié dans filière électro-électrique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : véhicule électrique, filière | | del.icio.us | | Digg | Facebook |
Commentaires
Tous ceux qui font construire une maison prévoit une chambre d'amis, "au cas où". Son taux d'occupation prévisionnel est d'emblée considéré comme faible (en pratique il sera encore plus faible) : rationnellement et économiquement, il vaudrait mieux ne pas faire construire cette pièce complémentaire (qui coûte à construire et à entretenir) et offrir une nuit au Hilton aux amis quand ils passent (en plus, ça leur en mettrait plein la vue). Pourtant, une infime part de la population le fait.
Le particulier n'est donc pas rationnel : il surestime l'importance du "au cas où" (sauf quand on lui parle de climat ou de grippe A, mais ceci est une autre histoire). Le VE a un gros problème de "au cas où" : par exemple, il ne permet pas au Parisien de partir sans préparation à Deauville, "au cas où" il aurait brutalement envie de voir la mer. La batterie est-elle suffisamment chargée ? Où pourrais-je la recharger une fois arrivé ? Et si j'oublie d'éteindre l'allume-cigares, où recharger en cours de route ?
Le VE ne s'imposera pas donc par le marché concurrentiel. Seule solution : le rendre gratuit ou ridiculement peu coûteux, sur le modèle du Minitel. On aurait dit au particulier "rendez votre annuaire papier et achetez-vous un Minitel, certes moins pratique mais avec des possibilités supplémentaires (3615 LOLA)", le Minitel aurait été un échec retentissant : onsavait ce qu'on perdait, et les promesses de fonctionnalités nouvelles ne suiffisaient pas à contrebalancer la perte sèche. On l'a donc offert pendant des années, puis loué à des tarifs ridicules : il s'est imposé.
Un VE gratuit pour chaque Français ! C'est la nouvelle poule au pot... Et ça redonnerait une nouvelle vigueur au débat sur l'identité nationale.
Écrit par : Aerobar | 15/01/2010
Il est clair que les freins au changement sur le VE sont multiples, lourds, et parfois incontournables. C'est pour cela que personne ne s'attend à ce que les consommateurs actuels se jettent dessus en masse ; en revanche, on compte beaucoup sur leurs enfants, nourris à "Home" et "Océans" dès leur plus jeune âge.
Écrit par : E2100 | 18/01/2010
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